Emploi bancaire: un enjeu majeur

par Edouard Cuendet, Secrétaire général du Groupement des Banquiers Privés Genevois, Membre du Comité de l'UIPF et candidat au Conseil National .

Fin 2010, les banques employaient en Suisse 108'000 collaborateurs, soit près de 3,2% de la main d’œuvre nationale. Avec les gérants de fortune indépendants et les négociants en valeurs mobilières on atteint le chiffre de 141'000 postes.
Toutefois, plusieurs facteurs exercent une pression sur le secteur et, par ricochet, sur l’emploi. Je veux parler des trois éléments suivants :

  • la force du franc : comme toute l’industrie, la place financière souffre de la vigueur de notre monnaie qui fait fondre les masses sous gestion.
  • la volatilité des marchés : les incertitudes liées aux soubresauts des marchés mondiaux pèsent sur le moral des investisseurs qui adoptent des comportements attentistes. Les résultats des banques s’en ressentent.
  • la vague réglementaire : le secteur bancaire suisse est confronté à un nombre inégalé de projets législatifs, dont l’application engendrera des coûts importants qui contribueront à l’érosion des marges.

Face à cette situation, la résignation ne constitue pas une option. Au contraire, des mesures doivent être prises pour :

  • améliorer la compétitivité : il faut mener une réforme ambitieuse de la Loi sur les placements collectifs de capitaux (LPCC) pour permettre de développer l’activité d’ « asset management » en Suisse. De même, une suppression du droit de timbre s’impose.
  • freiner la frénésie réglementaire : nos autorités doivent fixer des priorités et procéder à une analyse coûts/bénéfices. A défaut, notre pays mettra en place sans le dire une politique structurelle qui conduira à une consolidation du secteur, non pas à cause d’une saine concurrence, mais en raison d’une réglementation excessive.
  • garantir la libre circulation des talents : l’attractivité de la place dépend de la capacité des intervenants à attirer des personnes capables de répondre aux attentes d’une clientèle sophistiquée. L’introduction de barrières visant à restreindre cet indispensable brassage de compétences mènerait à une perte de savoir-faire et à la délocalisation de certaines activités.

Il est grand temps de prendre le taureau par les cornes et de tout mettre en œuvre pour préserver l’emploi bancaire dans notre pays !

Genève, le 21 septembre 2011

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