Faire le voyage ensemble

par Michel Balestra, Entrepreneur.

'Il n’y a pas de vent favorable pour celui qui ne sait pas où il va.' (Sénèque)
 

Election à la constituante : les genevois ont fait leur choix !

Nous pouvons le résumer ainsi : nous faisons confiance aux partis gouvernementaux, mais nous leur demandons de mieux prendre en compte les aînés et de respecter l’économie seule capable de générer la richesse permettant à l’Etat d’assumer ses devoirs.

Le message est clair mais la tâche est ardue

Nous sommes au niveau mondial, entrés dans une ère de grande prospérité économique. Les événements financiers actuels ne feront que la retarder. Ils ne l’empêcheront pas.
La pantalonnade des jeunes loups de la finance anglo-saxonne ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt. Tous les secteurs de l’économie, la banque traditionnelle y compris, sont terriblement dynamiques, compétitifs et pointus. En face de nous la Chine, l’Inde, la Corée du Sud, Taiwan et, bien sûr le Japon et les Etats-Unis ont entamé une véritable croisade scientifique et technologique. Face à ces nouvelles menaces, le conservatisme n’est pas la bonne stratégie. Nous sommes la deuxième économie la plus compétitive au monde, mais rien n’est figé, rien n’est acquis. Ce développement planétaire exige un changement industriel dans les secteurs de l’énergie, des transports, de la construction, de la gestion des eaux, des déchets etc.
Imaginez le drame social si nous perdions en compétitivité avec une économie nationale qui entre 1996 et 2008 a vu la part des exportations au PIB passer de 40% à 57%. La métropole genevoise a la chance de vivre cette période charnière avec à son actif, le meilleur taux de croissance du pays. Tous nos succès futurs reposent sur notre capacité de transformer nos acquis en opportunités nouvelles. Le paradoxe c’est que Genève, malgré sa brillante réussite économique, est en fait à bout de souffle moralement, comme blasée et saturée de trop de facilité. Avant même l’ombre du premier effet de la crise financière sur l’économie, Genève a peur de son avenir.

L’histoire de notre canton nous enseigne qu’il y a 160 ans Genève sortait de profonds désordres économiques et sociaux. La situation était dramatique. L’économie ne représentait plus que 25% de ce qu’elle avait été. Les habitants du quartier de St Gervais s’en prenaient violemment aux patriciens de la ville qui n’avaient pas vu le désespoir des ouvriers.
C’est la révolution radicale, consacrée par la constitution de 1848, qui a permis de créer la Genève moderne et dynamique dans laquelle nous vivons.
Tous les Genevois pragmatiques reconnaîtront avec moi que la constitution de 1848 n’est pas responsable de l’immobilisme qui nous englue.
La pénurie de logements, la paralysie du trafic, la dette abyssale de l’Etat ne sont pas le résultat de dispositions constitutionnelles inadaptées.
Pourtant Genève est bloquée, étouffée, fatiguée, endettée. Mais Genève n’est pas encore et de loin dans la situation qu’elle a connue il y a 160 ans.

Imaginons que les travaux de la constituante aboutissent sur un large consensus. Par exemple sur la vision d’une Genève moderne, dynamique, ouverte. Imaginons que les citoyens plébiscitent largement ce projet par leur vote.
Alors, pour Genève, le vent sera favorable parce que nous saurons où nous voulons aller. Et enfin nous pourrons faire le voyage ensemble.

Le 29 octobre 2008

 

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